Le mois dernier, j'ai décidé de quitté la Cathédrale américaine à Paris, qui a été ma paroisse pendant 12 ans, pour les 7 raisons que je développe plus loin.
J'y étais pourtant très actif puisque j'y ai créé un groupe LGBT en 2004, été membre actif des commissions communication, éducation et "mission and outreach" (où j'ai mise en place un partenariat avec Le Refuge), et je fus ministre de communion pendant 12 ans. J'ai aussi fait partie de comité de direction de l'EICS (European Institut of Christian Studies), l'organisme de formation de la Convocation des Eglises épiscopales en Europe. Bref, c'était vraiment ma famille. J'y ai beaucoup reçu et, je crois aussi, beaucoup donné.
Cela fait 2 ou 3 ans que je me pose la question de ma place dans cette paroisse. Je ne m'y sens plus "chez moi" ni en communion avec ses orientations, et le nouveau staff de cette église n'a fait que renforcer mon intention de jeter l'éponge.
Plusieurs membres de la paroisse ont exprimé leur regret et leur choc de me voir partir. Voici donc les 7 raisons qui m'ont décidé à quitter la Cathédrale américaine après y avoir été membre actif pendant 12 ans:
- Son absence de vision
Après près 3 ans d’un nouveau leadership, la paroisse n’a toujours pas de vision claire sur sa mission à Paris. Elle donne l’impression d’être un club libéral à connotation religieuse tournée vers les expatriés, et où s’entretiennent des réseaux à travers des activités religieuses, sociales et caritatives.
- Sa fermeture au monde francophone
Pas de services ou d’activités en français alors que la paroisse est à Paris. Culture américaine centrée sur elle-même. Les francophones doivent s’adapter ou partir. Quasiment rien n’est fait pour rendre plus accessibles aux francophones les activités de la Cathédrale.
- Son refus d’évangéliser explicitement par la parole
Evangéliser semble un tabou alors que Paris est très déchristianisée et que les gens ont besoin qu’on leur annonce la Bonne Nouvelle libératrice de Jésus mort et ressuscité. On ne veut pas heurter les consciences. Le projet d’implantation d’un parcours Alpha soutenu par toute une équipe n’a pas été accueilli positivement.
- Son idéologie libérale et relativiste
L’unicité de Jésus comme moyen d’accès au Père et à sa filiation est rejetée, y compris en chaire et dans des services religieux (ex : célébration interreligieuse, méditation…). Les œuvres sont considérées comme supérieures à la foi. Le féminisme, le multiculturalisme, l’indifférenciation sexuelle , l’ouverture des frontières, l’équivalence des religions sont systématiquement valorisées au détriment d’autres opinions.
- Son inclusivité exclusive
Le groupe Lambda créé pour être un espace de réconciliation et un moyen pour les personnes LGBT de se rapprocher du Christ est devenu un groupe communautariste et militant qui s’auto-célèbre et ne prend plus en compte les opinions contraires à la pensée unique.
- Son manque de diversité liturgique
Priorité est donnée à la musique classique. La dimension esthétisante est mise en avant. La musique pop-rock n’a aucune place. Les rituels sont figés et ne laissent pas de place à la créativité et à l’utilisation de moyens modernes (ex : vidéos, groupes de partage, etc.).
- Le manque de disponibilité de son clergé
Il faut prendre RDV des mois à l’avance et relancer de nombreuses fois. Je n’ai jamais réussi à avoir un entretien avec la chanoine. Dans ces conditions, un suivi pastoral régulier est impossible.
C'est le coeur serré que je pars, d'autant plus que je n'ai pas d'autre paroisse de rattachement pour l'instant. Mais je préfere suivre ma conscience et ne pas rester dans un lieu qui ne me nourrit plus et qui ne me permet pas d'avancer dans ma volonté sincère de suivre le Christ. J'espère trouver bientôt un contexte où je pourrais m'épanouir dans ma foi et retrouver ma joie de célébrer et partager avec tous la Bonne Nouvelle de Jésus. Affaire à suivre...