mardi, mars 8

La Sainte Cène revisitée par Marithé et François Girbaud


L'AFP rapporte que La Conférence des évêques de France, par le biais de l'association "Croyance et libertés" a demandé le 25 février en référé devant le tribunal de Paris l'interdiction de la dernière campagne de publicité des créateurs de mode Marithé et François Girbaud qui détourne la Cène de Léonard de Vinci. L'association a assigné les créateurs et l'agence de conseil en publicité Air Paris, pour injure visant un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion déterminée, en l'occurence le catholicisme. Il est reproché auc créateurs d'"utiliser une scène sacrée à des fins mercantiles" et de mettre en scène des femmes dans des poses "lascives et des plus suggestives".

Personnellement, je ne me sens pas injurié par cette publicité.
Au délà de l'instrumentalisation du sacré qui est ici indéniable, je trouve intéressant d'avoir remplacé les personnages masculins par des femmes. Au 1er siécle, il était inconcevable que les apôtres puissent être des femmes. Pourtant Jésus en a rencontré beaucoup, et pas des plus recommandables (prostituées, femmes adultères), sans jamais les juger. Aujourd'hui, alors que notre société est moins machiste qu'il y a 2000 ans, il serait bon que toutes les Eglises ouvrent aux femmes l'accès au clergé. Alors, si cette publicité pouvait nous inciter à remettre en question nos certitudes sur ce sujet, pourquoi pas ?

Autre question que pose cette pub: celui de la place de la sexualité et de l'érotisme chez les chrétiens. Le désir sexuel et la séduction sont-ils forcément condamnables et nuisent-ils à notre chemin vers Dieu ? L'Eglise a souvent été accusée de mépriser le sexe et dès les premiers siècles certains Pères de l'Eglise (St Augustin par exemple) condamnaient le plaisir sexuel en tant que tel. Pourtant certains textes de la Bible célèbrent la sexualité, un des livres (le Cantique des Cantiques) lui étant même entièrement consacrée, sans aucune allusion à la procréation d'ailleurs...Alors, n'est-il pas temps de changer notre regard sur le jeu de la sexualité, et d'y voir un moyen, qui peut certes être perverti, de glorifier Dieu ?

NB: Le 11 mars dernier, le tribunal de grande instance de Paris a prononcé l’interdiction de la campagne d’affichage

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Whatever...