Si l'Église catholique se bat pour interdire les mariages entre conjoints de même sexe, elle accepte tout de même d'administrer tous les sacrements, tels que le baptême, aux enfants issus de ces couples gais, mais à certaines conditions...
Alors que le débat fait rage au Québec depuis plusieurs mois et que la question sera sur toutes les lèvres lors du caucus libéral qui commence aujourd'hui à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, l'Église catholique persiste et signe: jamais elle n'acceptera de célébrer des mariages de couples homosexuels. Leurs enfants pourront toutefois être baptisés dans la grande famille de Dieu à condition que les deux parents- les deux mères ou les deux pères- acceptent d'inscrire un seul de leur deux noms à titre de parents sur le baptistaire, indique un guide publié dernièrement par l'Assemblée des évêques du Québec. Mais les couples gais qui souhaitent que leur progéniture grandisse dans la foi catholique ne sont pas tous prêts à se plier à cette condition sine qua non que certains trouvent injuste.
C'est d'ailleurs le cas de Johanne (nom fictif), mère d'un poupon de 3 mois, qui tenait mordicus à ce que son nom et celui de sa conjointe apparaissent à titre de mères sur le baptistère. Convaincue que le prêtre de sa propre paroisse refuserait d'accéder à sa demande, elle n'a entrepris aucune démarche et s'est même résignée à ne pas faire baptiser sa fille. « Je me suis dit, tant qu'à me heurter (à des préjugés), je préfère retarder le baptême, a-t-elle affirmé en entrevue à La Presse. C'était clair et net que je voulais que les deux noms apparaissent sur le baptistaire.» Ma conjointe voulait absolument faire baptiser, même si elle devait renoncer à avoir son nom sur le baptistaire. Elle était prête à faire ce compromis, moi je n'étais pas prête à le faire «, mentionne Johanne. En effet, elle trouvait tout à fait injustifié que l'Église ne veuille pas inscrire les deux femmes comme parents- un fait maintenant reconnu par l'état civil- alors qu'elles assument ensemble ce rôle. Elle a finalement fait baptiser son enfant dimanche après avoir trouvé un prêtre qui acceptait de se plier à son désir. C'est vers l'abbé Raymond Gravel, de la paroisse Saint-Joachim-de-La Plaine, prêtre qui s'est prononcé à plusieurs reprises en faveur des mariages gais, que Johanne et sa conjointe se sont tournées.« Je mets les deux noms et j'accroche au registre religieux la feuille du gouvernement, parce qu'ils nous disent toujours qu'il faut faire notre registre selon le registre gouvernemental, explique l'abbé Gravel. Alors, moi je fais exactement ce qui est écrit sur le registre: quand c'est écrit deux mamans, j'écris deux mères. »
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