Article dans Têtu
Lors d’une assemblée plénière de conférence des évêques de France, dont il est le président, Mgr Jean-Pierre Ricard a déclaré qu’il redoutait des effets «liberticides» du projet de loi réprimant les propos homophobes. «Il ne peut y avoir de liberté religieuse que s'il y a liberté d'expression et possibilité de communication de sa pensée, non seulement dans les relations personnelles mais aussi dans l'espace social», a-t-il poursuivi. Jugeant le projet de loi «inutile et dangereusement imprécis», il estime que «la volonté d'établir une surveillance et un contrôle du langage, notamment au nom de l'homosexualité, paraît contestable en dehors des cas d'insultes, de calomnies et de violation de la vie privée». L'archevêque de Bordeaux a néanmoins fermement condamné les agressions contre les homosexuels, ce qui est la moindre des choses. Ronan Rosec, président de Sos Homophobie, s’insurge contre tels propos : «De quelle liberté d'expression nous parle-t-on ? De celle de pouvoir insulter publiquement des homosexuels ? Je ne crois pas que le fait de pouvoir continuer à appeler l'opinion publique à la haine d'une partie de la population soit un droit et fasse partie de la liberté d'expression. Viendrait-il à l'idée des gens de remettre en question la loi de 1881 sur la presse ? Pourquoi devrait-on être moins protégé que le autres citoyens ?» Rappelant son attachement au vote de ce projet de loi, le président de Sos Homophobie déplore que «les promesses du gouvernement qui allaient dans le sens d'un vote assez rapide de cette loi n’aient toujours pas été tenues».
3 commentaires:
Euh, je ne comprends pas très bien. Si j'ai bien lu, Mgr Ricard a bien dit:" paraît contestable en dehors des cas d'insultes, de calomnies et de violation de la vie privée". Alors pourquoi M. Rosec parle tout de suite de "pouvoir insulter publiquement les homosexuels"? Si j'ai bien compris, les évêques ont condamnés sans ambiguïté les insultes, non?
J'ai oublié de signer
Etienne
C'est toute l'ambiguïté de la notion d'homophobie: où commence-t-elle ? Un propos "homophobe" peut être considéré comme une opinion pour l'un et une insulte pour l'autre.
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