Article de LCI.fr
L'armée américaine a réfléchi dans les années 90 à une arme chimique destinée à provoquer des comportements homosexuels chez les soldats ennemis. Selon une ONG, ce projet était encore à l'étude en 2001.
Affaiblir les forces ennemies en stimulant, au moyen d’un agent chimique, des comportements homosexuels. L’idée semble saugrenue, elle a pourtant été proposée au milieu des années 90 par un laboratoire de l'armée de l'air américaine. Le porte-parole du Département de la Défense, le lieutenant-colonel Barry Venable, a déclaré lundi qu'"on n'avait pas donné suite" à cette proposition "avancée lors d'une séance de brainstorming" au laboratoire de la base de l'US Air Force Wright Patterson, dans l'Ohio, l'une des plus importantes bases de l'aviation américaine.
La déclaration de l'officier américain fait suite à un rapport du laboratoire, dont l'organisation non gouvernementale The Sunshine Project, a obtenu une copie par l'intermédiaire du Freedom of Information Act, une organisation luttant pour la transparence des programmes d'armes chimiques et biologiques.
Ce rapport suggérait de développer "des produits chimiques affectant le comportement humain de telle sorte que la discipline et le moral des unités adverses en seraient affectés". Le rapport cite ainsi le cas d'un produit chimique "particulièrement désagréable, absolument pas mortel, mais agissant comme un puissant aphrodisiaque pouvant déclencher un comportement homosexuel", susceptible d'affaiblir les forces ennemies. Une information "à 95% invraisemblable", déclare à tf1.fr Armand Lattes, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des armes chimiques (1). "Restent les 5% qui doivent relever du secret défense", ajoute-t-il.
Le laboratoire de l'US Air Force suggérait également de pulvériser les positions ennemies de produits chimiques ayant la propriété d'attirer sur les elles des insectes venimeux, des abeilles, des rongeurs, ainsi que d'autres animaux encore plus gros. "On utilise déjà des produits à base de phéromones [substances chimiques émises par les animaux qui provoquent des comportements spécifiques chez leurs congénères, NDLR] dans la lutte contre les insectes dans l'agriculture, précise le professeur Lattes. Mais ce sont des produits dont la synthèse est assez complexe. Dans ce cadre militaire, il en faudrait de grandes quantités." Selon The Sunshine Project, le rapport n'a pas été mis au rancart comme l'affirme le Pentagone mais était même encore à l'étude en 2000 et 2001. The Sunshine Project affirme que "la proposition par le laboratoire n'a pas été rejetée. Elle a été l'objet d'études complémentaires".
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