dimanche, novembre 6

Commentaire de Matthieu 25:1-13

Cette semaine c'est Michel Desroches qui commente l'Evangile du dimanche.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25:1-13
« Alors, le Royaume des cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe et s'en allèrent à la rencontre de l'époux.
Cinq d'entre elles étaient insensées, et cinq étaient prévoyantes :
les insensées avaient pris leur lampe sans emporter d'huile,
tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, de l'huile en réserve.
Comme l'époux tardait, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent.
Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre : 'Voici l'époux ! Sortez à sa rencontre.'
Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et préparèrent leur lampe.
Les insensées demandèrent aux prévoyantes : 'Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent.'
Les prévoyantes leur répondirent : 'Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous ; allez plutôt vous en procurer chez les marchands.'
Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces et l'on ferma la porte.
Plus tard, les autres jeunes filles arrivent à leur tour et disent : 'Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !'
Il leur répondit : 'Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.'
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure.


Commentaire

Le chapitre 25 s’inscrit dans un développement sur le retour du Seigneur et le Jugement Dernier, que les chrétiens attendent. A l’époque de l’écriture du texte, nombreux étaient ceux qui s’étonnaient sans doute du retard de ce dernier avènement du Christ.

La parabole des dix vierges a ainsi pour fonction première de rappeler qu’il faut « veiller », sans savoir « ni le jour ni l’heure ». Veiller, c’est croire et espérer en dépit d’apparences parfois décevantes. C’est bien au moment où l’on s’y attend le moins, au milieu de la nuit, que « l’Epoux » survient. Sans développer un sujet qui ne nécessite pas de l’être ici, on voit comment le texte jette d’avance le discrédit sur toutes les prophéties et calculs visant à situer la « fin des temps ». Le propre de la foi chrétienne n’est pas évidemment de voir Dieu ici-bas et d’être prisonnier de certitudes paralysantes, mais précisément de ne pas le voir : la foi et l’espérance ne sont possibles que dans l’absence de l’Epoux, la charité aussi si l’on songe à l’expression d’un désir exacerbé dans le Cantique des cantiques par l’absence de l’aimé. En d’autres termes, on ne peut croire que si l’on ne voit pas, on ne peut espérer que si l’attente n’est pas encore comblée.

L’attente de l’accomplissement de la promesse toutefois n’est pas passive. Veiller, c’est être vigilant. Les « vierges » qui entreront dans la « salle des noces » sont celles qui avaient prévu d’emporter de l’huile, celles donc qui étaient en mesure d’aller à la rencontre de l’Epoux à tout moment, celles qui avaient envisagé la possibilité d’une longue attente et d’une arrivée imprévisible. La leçon de cette parabole n’est pas invitation à une prévoyance d’ordre matériel : les « vierges folles » ne sont pas des cigales sermonnées par des fourmis revêches. Le sommeil et le réveil peuvent recevoir dans la littérature chrétienne une valeur symbolique assez claire : il peut s’agir d’une métaphore de la mort et de la résurrection à laquelle l’homme est promis. Les « vierges avisées » s’endorment et, au réveil, elles sont prêtes parce qu’elles avaient eu soin, avant de s’endormir, de se munir du nécessaire. Il faudrait peut-être élucider ici la signification des lampes, et de l’huile. La lampe est ce qui permet de voir dans les ténèbres, grâce à l’huile qu’on y met. Cette huile est l’élément indispensable donc, elle permet d’éclairer les pas de la vierge sage allant vers l’Epoux. L’huile dont l’homme doit se munir pour se préparer à la rencontre de l’Epoux est donc ce qui peut éclairer son chemin vers Dieu, et donc notamment la Parole elle-même. En fait, on peut aller jusqu’à penser que le texte dit sa propre valeur, et celle des Ecritures comme moyen indispensable d’éclairer la route de l’homme vers Dieu.

Le texte suggère donc que le salut est offert à tous ceux qui croient et espèrent activement, à ceux qui ne négligent pas de scruter les Ecritures pour éclairer leur route, à ceux qui désirent la venue de l’Epoux avec comme seule certitude qu’elle est imprévisible, mais promise…

Pour aller plus loin

1. Quelle « huile » ai-je soin d’emporter avec moi pour éclairer ma route vers Dieu ?

2. Comment l’image des noces divines résonne-t-elle en moi ? Que signifie-t-elle pour moi de l’Alliance ?

3. Comment concilier mes convictions chrétiennes et les silences ou absences apparentes de Dieu ?

Prière

Accorde-nous, Seigneur, d’être fidèles à l’Alliance que tu as faite avec ton peuple, et de nous préparer dans la foi et l’espérance à ta venue. Amen.

2 commentaires:

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Bonjour,

Je suis Éric et travaille pour le Top Chrétien. Je suis tombé sur votre site et notamment cet article qui mentionne Matthieu 25. Je vous remercie pour en avoir parlé à vos lecteurs. Si vous souhaitez leur apporter la possibilité de lire le livre de Psaume en entier dans la version de leur choix, vous pouvez rajouter un lien vers https://topbible.topchretien.com/matthieu.25.1/S21/

Dans l'attente de vous lire,

Bien fraternellement.

++
Éric