Réunis en Assemblée Plénière, les évêques catholiques romains de France ont décidé de fixer troix chantiers prioritaires pour préparer l'avenir:
- "Trois différences structurantes de la vie sociale : homme/femme, mère/père, frère/sœur"
- « la Mission de l’enseignement catholique dans l’Église et dans la société »
- « Ministère des prêtres et vie des communautés chrétiennes »
Le premier projet est d'ordre anthropologique. Il était initialement intitulé "la différence sexuelle au coeur de l'identité humaine", mais les évêques ont finalement décidé d'intégrer les dimensions de la filiation et de la fraternité pour ne pas limiter leur réflexion à la seule question de l'homosexualité. Nul doute cependant que celle-ci devrait être un des axes forts de ce chantier. Il sera intéressant de lire les documents produits à cette occasion. On peut craindre le pire si Tony Anatrella est invité au débat. Mais ne préjugeons de rien...
2 commentaires:
N'empêche: par les temps qui courent, craindre le pire me semble être une attitude parfaitement justifiée.
Quant à ce cher Mgr Anatrella, il vient de dire qu'il trouve regrettable que l'association française de psychiatrie ait sorti l'homosexualité de la liste des maladies mentales. Autre position de sa part: il est d'accord avec Freud pour dire que l'homosexualité est une perversion...
Si c'est ça le discours scientifique derrière le discours moral catholique sur l'homosexualité, autant revenir avant Copernic...
La préparation du travail futur de nos Assemblées
Le Comité Etudes et Projets nous avait proposé une liste de huit fiches de travail.
Nous en avons choisi trois à approfondir en priorité.
1) Trois différences structurantes de la vie sociale :
homme/femme, père/mère, frère/soeur
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Nous avons besoin aujourd’hui de points de repère. Les ressources combinées
de l’histoire, de l’anthropologie, de la sociologie, de la psychologie et de la
théologie morale seront sollicitées pour comprendre et manifester le
caractère structurant, aussi bien pour la construction de la personnalité
individuelle que pour la vie sociale, des rapports homme/femme, père/mère,
frère/soeur. Qui ne voit que ces questions sont au coeur de bien des débats
dans notre société !
Il s’agira de conjuguer le respect de la dignité de chaque personne humaine,
quelles que soient ses tendances et la conscience de son identité, avec
l’affirmation selon laquelle la différence se trouve au coeur de toute vie
familiale et sociale.
2) Ministère des prêtres et vie des communautés chrétiennes
Cette question n’est pas nouvelle. Elle se repose régulièrement à chaque
changement d’époque et de mutation dans la société. Mais elle a
aujourd’hui une acuité particulière. A cause de leur baisse numérique et des
transformations qui marquent leur environnement culturel et social, les prêtres
ressentent fortement ces évolutions. Le champ de leur ministère s’agrandit. La
responsabilité pastorale devient plus lourde. Cela a des répercussions sur leur
équilibre de vie et sur l’équilibre de leur ministère apostolique. Tous les
diocèses sont concernés.
Mais cette question du ministère des prêtres ne peut se réfléchir sans relation
aux communautés chrétiennes et au peuple auquel ces prêtres sont envoyés.
Il sera ainsi utile de s’interroger sur ce qu’est une communauté chrétienne, ses
caractéristiques, sa mission propre, en sorte qu’elle porte un authentique
témoignage apostolique.
Dans ce contexte, le ministère des prêtres a besoin d’être précisé et soutenu.
Pasteurs et apôtres, les prêtres sont invités, pour le service des hommes, à
trouver de nouvelles manières d’exercer leur ministère. Ce travail devrait offrir
des points de clarification et des pistes de réflexion.
3) La mission de l’enseignement catholique dans l’Eglise et dans la société
Soutenir et orienter la mission de l’enseignement catholique dans l’Eglise et
dans la société fait partie de notre responsabilité de pasteurs. Aujourd’hui
comme hier, nous mesurons le rôle considérable joué par cette institution,
notamment dans le domaine de l’éducation et de la construction du lien
social.
Ouvert à tous, respectueux de la conscience de chacun, l’enseignement
catholique ne doit pas perdre son âme. Il doit faire entendre aussi sa
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différence – ce qu’on appelle le « caractère propre » –, à savoir un projet
éducatif inspiré de l’Evangile et une proposition explicite de la foi chrétienne.
Ce travail sur l’enseignement catholique en France nous permettra de
réaffirmer, et même de préciser, sa mission spécifique. Nous relèverons les
points sensibles de l’application du statut de l’enseignement catholique de
1992, en proposant, si cela s’avère nécessaire, qu’il soit corrigé ou complété. Il
est évident que cette réflexion sera faite en associant le secrétariat général de
l’enseignement catholique à cette évaluation et à cette révision. Notre travail
doit être prospectif, ouvert sur l’avenir. Nous aurons à envisager comment
soutenir le développement de l’enseignement catholique dans notre pays,
sans oublier l’enseignement supérieur.
Je remercie Mgr Jean-Louis Bruguès, Mgr Albert Rouet et Mgr Eric Aumonier d’avoir
accepté d’être les responsables de chacun de ces groupes de travail.
L’ouverture sur l’universel
Nous avons invité cette année deux évêques africains à participer à notre
Assemblée : Mgr Nicolas Djomo Lola, évêque de Tshumbe, président de l’Association
des Conférences épiscopales de l’Afrique centrale, et Mgr Laurent Monsengwo
Pasinya, archevêque de Kisangani et président de la Conférence épiscopale de la
République démocratique du Congo. Leur présence, leur prise de parole, la
conférence faite par Mgr Monsengwo Pasinya ont renforcé nos liens avec l’Eglise
d’Afrique et tout particulièrement avec celle qui vit dans cette région de l’Afrique
des Grands Lacs. Ils nous ont donné de pouvoir respirer à pleins poumons un souffle
puissant de catholicité. Qu’ils en soient vivement remerciés !
Ils nous ont ainsi préparés à vivre la fête de la proche béatification, à Rome,
dimanche prochain, du Père Charles de Foucauld. Que l’ermite de Tamanrasset
nous aide à vivre à notre tour cette passion du Christ, de l’eucharistie et de l’accueil
du frère qui a brûlé si intensément son coeur. Oui, que ce « frère universel » aide
chacun dans notre Eglise à devenir toujours davantage le frère de tous !
† Jean-Pierre Ricard
Archevêque de Bordeaux
Président de la Conférence
des évêques de France
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