jeudi, décembre 15

Une lettre ouverte de prêtres «de tendance homosexuelle» au Vatican !

Une cinquantaine de prêtres «de tendance homosexuelle» ont dénoncé hier, mercredi 14 décembre, dans une lettre ouverte au Vatican l'instruction approuvée par le pape qui interdit l'ordination de séminaristes homosexuels . Ces prêtres, qui se disent contraints à l'anonymat, s'affirment «profondément blessés» par la directive, et particulièrement par les soupçons de pédophilie qu'elle fait porter sur les homosexuels. «Notre homosexualité n'a jamais fait obstacle à une bonne relation avec les hommes et les femmes, comme l'affirme le document», écrivent-ils aussi. «Nous nous sentons profondément blessés par cette affirmation complètement gratuite», ajoutent-ils, en se décrivant comme «les fils abandonnés et non aimés d'une Église à qui nous avons promis et donné fidélité et amour».

La lettre ouverte, adressée au signataire de l'instruction, le cardinal Zenon Grocholewsky, préfet de la congrégation pour l'éducation catholique, a été publiée hier sur le site internet gaynews.it. Les signataires de la lettre ouverte soulignent qu'ils n'ont pas plus de problèmes que les hétérosexuels pour vivre la chasteté demandée aux prêtres: «Nous ne sommes pas des malades du sexe et notre tendance homosexuelle n'a pas affecté notre santé psychique, ni nos dons moraux et humains», lancent-ils.

Ces prêtres ont le sentiment que le document du Vatican «est né en réaction aux récents cas de pédophilie récemment révélés notamment dans les Églises américaine et brésilienne». «La tendance homosexuelle n'est absolument pas synonyme de pédophilie et la seule idée d'être pris pour des pédophiles nous est insupportable», soulignent-ils. «Le document laisse penser que le principal critère pour être un bon prêtre est la tendance sexuelle, alors que pour les fidèles, le véritable scandale c'est le luxe, le goût de l'argent ou du pouvoir, et l'éloignement des problèmes vécus par les gens», écrivent encore les signataires. La publication de cette instruction a aussi conduit le théologien contestataire allemand Eugen Drewermann, proche de Mgr Jacques Gaillot, à quitter l'Église catholique, sans renoncer à sa foi, a-t-il précisé à la télévision allemande hier.

Source: Tetu.com

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Enfin !!!!
C'est une super nouvelle !

Anonyme a dit…

Félicitation pour ton courage lors de ta manif. contre les outrances d'Anatrella.
Marx aurait dit un jour que les grands évènements se répètent au moins deux fois dans l'histoire humaine, la première fois en tant que tragédie (par ex. l'inquisition), la deuxième fois en tant que farce (par ex. les gesticulations actuelles de cette institution de tendance totalitaire qui se dit "catholique" et "apostolique" !
Par curiosité, M. Drewermann va-t-il rejoindre une confession protestante ou va-t-il continuer sa "course" en solitaire ?
Je viens de terminer un ouvrage collectif (d'Alfaric, Couchoud et Bayet) publié en 1932 par la Bibliothèque Rationaliste : "Le problème de Jésus et les origines du Christianisme". Je ne résiste pas à la tentation de te livrer cette extrait : (ibid p.187) "Au fond, ce qu a triomphé, avec l'Eglise du IVème siècle, ce n'est ni l'idée d'un Dieu juste et bon, ni l'idée de la rédemption, ni l'idée de ciel et d'enfer, ni l'idée de baptême et de communion, puisque toutes ces idées se retrouvaient dans d'autre religions de salut - par ex.la religion de Cybèle ou celle de Mithra (c'est moi qui le souligne) - : c'est l'idée d'une religion d'Etat servant des fins politiques et c'est l'idée intolérante qui soumet les droits de l'esprit aux droits du glaive. Ces deux principes ont pesé lourdement sur l'histoire de notre occident." Cette intolérance est profondément enracinée dans notre religion. Elle a été un puissant moteur mais aussi une terrible source de désastres humains. Aux Amériques, partout où l'Occident chrétien a étendu sa domination, on a pratiqué le génocide et l'ethnocide au nom d'une certaine idée du Salut en oubliant ou peut-être même en feignant d'oublier que justement ce Salut est polymorphe et ne passe pas forcément par le Christianisme ou l'Islam et, en définitive, échappe au contrôle des hommes car il est gratuit comme l'air qu'on respire !
Jésus le Christ, oui, mais sans l'Eglise !
Cordialement. Philip.

Jean-Marc a dit…

Je ne pense pas qu'on puisse séparer aussi facilement Jésus et l'Eglise. C'est par elle que la foi est transmise de génération à génération, à commencer par la Bible. C'est elle aussi qui, par les sacrements, nous communique la grâce du Seigneur. En séparant trop Jésus et l'Eglise, on risque de se construire un Dieu à notre image.

Anonyme a dit…

Merci pour ta réponse Jean-Marc. Par "Eglise" j'entends essentiellement une structure pyramidale dont le sommet i.e "l'encadrement" ecclésiastique impose ses "vérités" à la base i.e la Communauté des croyants. Je pense que cette triste réalité vaut essentiellement pour l'Eglise catholique qui semble succomber en ce moment aux délices du repli identitaire. Mais l'intolérance et les structures de type totalitaire n'épargnent pas non plus la nébuleuse protestante ! J'aurais tendance à privilégier la communauté de foi - la "koinonia" - à l'Eglise (catholique ou autre) en tant qu'institution. J'aurais du nuancer mes propos dés le départ ! Il est évident que cette "koinonia" ne peut se réaliser pleinement que dans le respect des diversités, des sensibilités chrétiennes. Ma "vision" du Christianisme est plutôt "gnostique". Je crois que le Divin - quel que soit le medium qu'il prenne - parle au coeur de chaque être humain pour peu qu'il sache discerner dans le brouaha de ses pensées La petite Voix, celle de son Seigneur (Kurios), de son Enseigneur(Didaskalos) - n'est-ce pas les titres donnés à Jésus ? Il doit alors faire preuve de discernement et agir comme le pêcheur qui ramenant dans son filet une pêche inespérée délaisse la myriade de petits poissons pour le gros et bon poisson qu'il trouve parmi eux !(cf. logion 8 Evangile selon Thomas.)Je ne vois pas alors où est le risque de se construire un Dieu à son image. Le salut est gratuit et chaque croyant - en dépit de ses faiblesses et des ses doutes - est porteur à lui seul d'un ministère ! Vouloir faire passer à tout prix le Verbe par la hiérarchie ecclésiastique permet certes plus de cohérence dans la vision commune du Christianisme mais présente aussi l'inconvénient majeur d'étouffer La petite Voix qui se fait entendre au coeur de chaque homme. Et après il ne faut s'étonner d'avoir le regard trouble et les pensées qui divaguent pendant la prédication !