C'est aujourd'hui 27 mai que les gays et lesbiennes russes avaient prévu de faire leur 1ère Gay Pride, afin de "sensibiliser la société et le pouvoir aux problèmes du respect des droits des homosexuels, à l'homophobie, au fascisme et à la xénophobie", selon les déclarations de Nikolaï Alexeïev, dirigeant du projet GayRussia.ru. Jour symbolique car il marque l'anniversaire de la décriminalisation en 1993 de l'homosexualité en Russie.
2000 manigestants étaient attendus. Mais le maire de Moscou a finalement interdit le défilé.Il s'est justifié par le fait que «la majorité de la population est contre ces expressions publiques de tendances sexuelles».
L'interdiction de la manifestation est soutenue par l'Eglise orthodoxe. L'Union des orthodoxes russes a ainsi dénoncé le projet de gay-pride comme une «perversion sexuelle» et a prévenu qu'elle empêcherait le défilé. «Ce qui est annoncé comme une défense des droits de l'homme est aussi une propagande du vice, explique le père Vsevolod Tchaplin, du patriarcat de Moscou. Les jeunes homosexuels qui viennent se confesser sont en réalité profondément tristes et blessés de ne pas être hétéros. Je ne crois pas qu'il faille présenter cette orientation sexuelle comme une alternative au couple». Le Patriarche de Moscou et de Toutes les Russies Alexis II s'est notamment dit persuadé que la plupart des Moscovites étaient reconnaissants à l'administration municipale de Moscou "pour la protection de la morale publique".
Le défilé semble ne pas faire pas non plus l'unanimité parmi les gays chrétiens. Tetu mentionne par exemple cette réaction de Ruslan, le webmestre du site d'information gayrussia.ru, qui ne voit pas réellement l'intérêt d'organiser une manifestation pour dire qu'il est gay. Originaire de Kazan, une ville d'un million d'habitants à 800 km au sud de Moscou, Ruslan est Tatar et orthodoxe. Il participera à l'événement «parce que je n'ai pas le choix», dit-il en riant. Les organisateurs sont ses amis. «Mais mes parents sont déjà au courant, on n'en parle pas, c'est tout. Cela ne sert à rien. J'ai peur que l'on me voie à la télé et que mon ami ait des problèmes à Kazan. Mais ce n'est pas plus difficile d'être Tatar et gay que Russe et gay. Moi je trouve mon bonheur dans ma foi orthodoxe, cela me suffit, je n'ai pas besoin d'être visible en tant qu'homosexuel. Et mon Église n'est pas contre les homosexuels, elle est contre l'homosexualité, cela n'est pas pareil.». Des déclarations qui rappellent étgrangement celles de certains catholiques romains...
Les organisateurs ont finalement décidé de maintenir le défilé. Des militants et personnalités occidentales sont venus les soutenir (Romero par exemple). Mais des violences sont à craindre. "Les sodomites et les dégénérés, malgré l'interdiction officielle des autorités de Moscou, vont conduire le 27 mai (...) un cortège dans le centre de Moscou", écrit l'Union de tous les Russes, un groupuscule ultra-nationaliste composé notamment de skinheads. "Nous appelons tous ceux qui sont partisans de nos idées à se réunir (...) pour empêcher la conduite de ce genre d'action illégale et immorale", ajoute le mouvement qui s'est fait remarquer ces dernières semaines par des actions coup de poing contre les homosexuels russes. Ses partisans avaient notamment assiégé des heures durant début mai une boîte de nuit où devait se dérouler une soirée organisée par la communauté gay et lesbienne. Les participants à la soirée avaient été la cible d'oeufs pourris, de bouteilles ou de pierres de la part de skinheads et de babouchkas dénonçant les "sodomites". Plusieurs personnes avaient été passées à tabac par les skinheads, ont affirmé les organisateurs de la soirée.
Prions pour les gays,lesbiennes, bi et transgenres de Russie. Qu'ils puissent affirmer avec fierté ce qu'ils sont en toute sécurité !
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