lundi, juillet 24

De l'addiction à l'amour !

J'ai reçu récemment un mail d'un certain Jean-Marc, 35 ans, m'invitant à lire son blog. J'avoue avoir été d'abord méfiant. Car Jean-Marc pense que les homosexuels peuvent êtres "restaurés", autrement dit redevenirs hétéros . C'est aussi le message que tente de faire passer l'association Torrents de vie à laquelle il se réfère et qui appartient au mouvement international Living Waters. Par ailleurs, Jean-Marc est proche du pasteur Philippe Auzenet dont j'ai parlé de manière critique dans un récent post.
Bref, j'avais quelques réserves à lire le blog de Jean-Marc car je pense qu'il est non seulement erroné mais aussi dangereux de faire croire aux gays qu'ils peuvent devenir hétéros.

Ceci dit, je dois dire que j'ai été ému par son témoignage . Je vous invite à lire car il est très fort. Personnellement, je m'y suis retrouvé parfois mot pour mot. J'ai moi-même vécu à Lyon et j'y ai pratiqué la drague dans les lieux qu'il mentionne. J'y ai connu les mêmes sentiments qu'il décrits de façon poignante. Bref, j'ai vécu la même forme d'addiction sexuelle que connaissent pas mal de gays. Grâce à la prière et au partage fraternel, Dieu m'en a finalement libéré. Mais les blessures affectives provoquées par des actes sexuels vécus sans amour sont encore là et elles font mal.

Heureusement, la relation amoureuse que je vis actuellement m'aide à mieux articuler amour et sexualité, et à me sentir plus uni. En même temps, elle me fait perdre mes repères et je me sens parfois dans une certaine confusion. Je sens une lutte intérieure en moi. J'ai sans doute besoin de vivre d'avantage dans l'instant présent, au lieu de ressasser un passé. D'être moins compliqué aussi. Et surtout de laisser Dieu diriger ma vie, pour que l'amour soit à la première place. La prière et la lecture de la Bible m'aident énormément. Jour après jour, je me sens renaître à une nouvelle vie, plus belle, plus vraie et plus à même de glorifier Dieu.

J'aimerais avoir votre avis sur la question de l'addiction sexuelle. En êtes-vous victime ? Pensez-vous que cela soit un problème spécifique aux gays ? Les chrétiens sont-ils touchés de la même manière ? Et quels "remèdes" recommanderiez-vous ?

7 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est toute une question que tu soulèves par ton sujet de ce jour. Je répondrai que oui l'addiction est aussi répandue chez les hétéros que chez les homos. Je crois qu'il serait aussi hypocrite de dire en tant que chrétien gay que nous ne sommes pas addict du sexe à un niveau ou un autre. Mais la même chose est vécue aussi chez les hétéros que je connais.
C'est souvent cette forme de dépendance (j'aime mieux ce mot) qui fait que nous nous sentons parfois dans le desert spirituel. C'est là que la foi intervient. Croire sans cesse que l'amour de notre Père est plus grand que ce qui nous enchaîne . Oui la dépendance à quoi que ce soit est quelque chose qui nous enchaîne. C'est toujours le juste milieu entre notre responsabilité envers la personne que nous aimons et nos besoins excessifs qui n'est pas évident à atteindre. C'est vrai pour le sexe comme pour tout le reste.
Je me souviens d'un journaliste gay au Québec, Pierre Bourgeault, qui avait dit en onde quelques années avant de mourir qu'il était tellement heureux de vieillir parce que sa dépendance au sexe diminuait en même temps que sa libido. Dans son cas, il était athé, donc la question de Dieu n'intervenait pas à ce niveau. Il vivait tout de même un certaine forme de mal-être par rapport à ça.
Est-ce qu'il y a un remède à ça. Je ne le crois pas. Plus je vieillis et plus je me détache de ce qui m'enchaine (Lo!), pas toujours comme je le voudrais mais il y a des pas, si petit soient-ils qui se font sous la bienveillance d'un Père qui m'aime tel que je suis. Renaître de nouveau ne se fait pas toujours de façon subite. À chaque jour nous mourons un peu à nous même pour mieux renaitre.
Aimer, n'est-ce pas se donner à l'autre et pour l'autre? La dépendance, c'est plutôt répondre à ses besoins compulsifs. Au delà de nos appartenances religieuses, nous appartenons aussi au genre humain avec tout ce que ça implique et Dieu se chargera bien de faire la part des choses...
Pardonne-moi d'avoir été long mais je voulais prendre le temps de partager comme tu le demandes.

Anonyme a dit…

Cher Jean-Marc, c'est difficile de répondre aux questions que tu poses, car cela oblige à livrer ce qui nous touche au plus profond de nous. Ta franchise t'honore et force le respect. En même temps, tu nous fais réfléchir sur des questions très concrètes. Que dirais-je?
1) Sur le fond, je suis convaincu, contrairement au témoignage de l'autre Jean-Marc et d'Anatrella et sa suite, que l'homosexualité, en tout cas la mienne, n'est pas d'origine psychologique. Cela existe chez les animaux: je doute que ces derniers soient homos par choix ou pour des raisons psychologiques!
2) La sexualité est une donnée foncière de toutes les espèces y compris de l'espèce humaine. Chassez le sexe par la porte dans une chasteté ou continence subie ou mal comprise, il revient par la fenêtre et vous saute à la figure! La puissance véhiculée par la sexualité est très forte et on ne peut rien pour la brider. Tout dépend comment on l'utilise. N'ayant pas l'expérience des bosquets, ni des saunas ou autres lieux, mais en ayant des témoignages qui ikl y a peu me faisaient pleurer tellement ça me paraissait incroyable! Il y a ce moment ou, il n'y a rien a faire, il faut "consommer" de la chair fraîche, du sexe, et utliser l'autre pour son propre plaisir, pour assouvir ses désirs immédiats et qu'on ne peut réfréner. Même sans aller derrière les bosquets, je connais bien ces moments ou tu ne penses plus qu'à cela.
3) est-ce donc inévitable? En dehors de ceux qui sont appelés à un célibat choisi (j'espère que c'est possible), homos ou hétéros,si on est dans un célibat subi, comme c'est le cas de beaucoup d'homos, surtout chrétiens, la vie "cachée" favorise ces rencontres du sexe pour le sexe. S'il n'y avait pas de réprobation sociale, religieuse, etc... des actes hoimosexuels, je pense que nous serions beaucoup moins compulsifs et sans doute plus proche de la "norme". Car seul, la pulsion sexuelle n'en demeure pas moins présente, et le danger est bien sûr de séparer artificiellement le sexe de l'amour.
4) c'est plus compliqué pour un homo de "trouver qqn", car n'oubliopns que 95% des hommes que nous regardons (et désirons) sont hétérosexuels. Donc au moins, dans les "lieux", on est sûr d'en trouver, et après, vu le plaisir (même si) , on ne peut plus s'en passer. On a même envie de recommencer, même si éventuellement on se dégoûte.
Je crois que quand on est tombé amoureux de quelqu'un et que ça marche, on est plus stable, mais les démons de l'addiction peuvent ressurgir. C'est normal, car il y a la mémoire du corps. N'oublions pas que nous sommes corps! Et pour notre corps, ce garçon qu'on a "aimé", même derrière un bosquet, on l'a aimé vraiment, parce que notre corps l'a aimé. En plus, dans un couple stable, les rapports sexuels consolident chimiquement la fidélité. Donc si les relations sont multiples, à chaque fois que nous changeons, notre corps ne le comprend pas, c'est contraire à sa propre logique et il est débnoussolé. Le corps et l'esprit sont indissociables, et c'est ainsi qu'au niveau conscient, ça "pète", car nous ne supportons ce grand écart. Il y a de l'amour sans sexe (amitié et fraternité, relations intra familiales). Il n'y a pas de sexe sans amour (pour notre corps au moins) mais les cartes brouillées.
5) les hétéros sont à mon avis à peu près autant "addicts" que les homos lorsqu'ils sont seuls. Cet hiver , j'ai d'ailleurs dit à un ami hétéro (séparé et par ailleurs père de famille) qu'il était pire que les homos! A ce niveau là, ils ne sont pas mieux que nous. S'ils sont moins compulsifs, c'est à cause de l'environnement. Cela dit, l'amour homo est spécifique. Qaund un garçon regarde un autre garçon, parfois, il devient comme fou et entre presque en transes. Je n'ai pas vu cela chez les hétéros. Cela je le resens et c'est très difficile à exprimer.
6)S'en sortir? Il me semble cher Jean-Marc que tu es sur le bon chemin: tu as un ami que tu aimes et qui t'aimes (et dont la gratuité de l'amour te surprend), tu pries, tu lis l'Ecriture, tu pratiques je le suppose la lectio divina. Quoi de plus, la confession qui est l'un des sacrements de guérison, la prière communautaire, dont tu connais la grande force, se laisser aimer, comme tu l'as si bien souligné l'autre jour. L'aide psychologique (par un thérapeute qui agit sur les comportements cognitifs).
7) enfin, si on n'arrive pas à s'en sortir , ne pas se décourager: notre Père nous relève toujours quand nous nous tournons vers lui. Une chose que je pratique dans la prière, que ce soit seul dans ma chambre, à l'Eglise, à la messe ou aux offices, c'est d'essayer de me centrer sur le Christ et d'atre vrai avec lui. Comment dire? Je me présente "nu" devant lui, particulièrement lors des complies, car je veux qu'il n'y ait rien de moi qui ne soit devant le Seigneur, et cela me réjouit car je sens que c'est cela que le Seignuer me demande. Aucune hypocrisie devant lui: être soi, totalement, tout simplement.
Pardon pour la longueur, mais la richesse du sujet me l'imposait.
Amitiés

Anonyme a dit…

Salut Jean-Marc,
Ce que tu me dis me touche beaucoup. En effet, je suis un addict sexuel. (quoiue chrétien et pasteur...)
Le sexe a été pour moi une véritable drogue. Pendant des années de ma vie de couple je n'ai pas réussi à être fidèle. Il fallait que je consomme du sexe comme on consomme de l'héorine. J'ai prié, j'ai vu des psys, des pasteurs, pris des médicaments sensés calmés mes "ardeurs". Hélas rien n'y faisait. Il fallait que je consomme du sexe dans les lieux de rencontre gays. Mais Dieu dans sa grande miséricorde a eu pitié de moi. Il m'a fait rencontrer une association "les dépendants affectifs et sexuels anonymes" (branche cousine des alcooliques anonymes. Depuis 3 ans et demi que je les ai rencontrés je vais franchement mieux. Ma relation avec mon ali Dieu sont aussi renouvellés. Je pourrais t'en repaler si tu le souhaites. Les homosexuels sont biensûr admis et il n'est pas question qu'ils deviennent chastes ou hétéros.
Bon, je te laisse et te soiuhaite une bonne route.
Dieu te bénisse
Seb
castellion.seb@hotmail.fr

Anonyme a dit…

Je te donne les coordonnées des dépendans affectifs et sexuels anonymes qui m'aident tant depuis 3 ans et demi
http://dasafrance.free.fr

Seb (castellion.seb@hotmail.fr)

XTIAN a dit…

il y a deux seules choses totalement insaisissables à l homme:son besoin de sexe et son besoin de Dieu...c est incontournable,essayez donc c est impossible et torturant...en italien "besoin "se dit "besogne"
le même mot qui désigne "travail" en français et dont la racine latine désigne un instrument de torture(tripalium si je me souviens bien)
autant de liens ne peuvent pas être insensé conjuguer la mystique,la sensualité et le travail sur soi sont toute la vie et l effort du croyant,de celui qui cherche Dieu et qui cherche le sens de sa vie
et cela ne va pas toujours sans torture je le sais aussi
Xtian

Anonyme a dit…

J'ai de la chance, je n'ai jamais eu ce problème.
Deux ans sans homme, je ne dit pas que ca ne me manque pas, mais c'est vivable.

Anonyme a dit…

Cette question est difficile si l'on croise les questions de sexualité tout le monde est un peu en faute...

Le message des pères du désert qui s'adresse à tous les chrétiens parlent de "la maitrise des passions", l'orgueuil, la colère, la luxure-addiction, l'intempérance, la négligence , ainsi que l'envie et l'avarice....

Ce sont là des énergies qu'il est nécessaire de maitriser, car elles peuvent détruire nos relations entre nous, entre chrétiens comme les relations avec Dieu...

Et le pôle essentiel de la vie chrétienne tel qu'enseigné par le Christ a à voir avec l'amour de Dieu et l'amour du prochain...

Dans ce domaine spirituel , c'est toute la vie de chacun qu'il est nécessaire de réorienter... Parce qu'il existe une réticence des freins...
Le christianisme a à voir avec la maturité du caractère et des comportements...

Un chrétien peut être addict à l'alcool, mais il sait que si il ne veut pas se détruire, détruire ses relations, faire le mal il a à devenir abstinent volontaire...

L'encouragement vient du fait que Dieu a aimé en Christ le Christ sur la croix, celui que tous avaient abandonné, celui qui avait perdu toutes ses qualités, toute sa dignité....

Et il a montré qu'il aimait ainsi toute l'humanité malgré le mal qu'elle peut faire...

Ce serait beaucoup plus simple de considérer toute l'humanité comme malade, et pas seulement un sous ensemble...

Mais on fait ce qu'on peut avec ce dont on dispose...