lundi, février 18

Retraite sur la colère

Ce WE, alors que mon chéri était allé mettre du cidre en bouteille dans sa Normandie natale, je suis allé faire une retraite sur le thème "Sainte colère" organisée par la communauté nouvelle Fondacio à Versailles. A vrai dit, je ne connaissais pas cette communauté, qui se situe pourtant dans le courant du Renouveau Charismatique (mais ancienne vague!). C'est l'intervenante Lytta Basset qui m'avait attiré. J'avais lu plusieurs de ses écrits, notamment sur le jugement, et j'avais discuté avec elle au téléphone avec l'idée de l'inviter pour une intervention au groupe Lambda. Mais elle est tellement prise qu'elle avait dû décliner. Ce WE, j'ai eu la chance de pouvoir dîner avec elle et quelques invités. C'est aussi le thème de la colère qui m'avait attiré, moi qui m'énerve facilement.

Nous étions 160 à cette retraite.J'avoue ne pas avoir été emballé, et je suis même parti avant la fin de la retraite. Pourtant, la pédagogie était bonne: alternance d'exposés, de groupes de partage, de célébrations et d'ateliers corporels. Mais, je me sentais seul sans mon chéri. Et surtout, je supporte de moins en moins les prises de tête psycho-spirituelles, ou de passer des heures sur un texte biblique pour lui faire dire tout et son contraire, surtout pendant le WE après une semaine chargée. Et j'ai eu plus l'impression d'assister à un séminaire de développement personnel, avec une coloration biblique, qu'à une retraite spirituelle. Alors que je venais trouver des moyens de contrôler ma colère, de la canaliser, j'ai surtout entendu des encouragements à l'exprimer, que ce soit à Dieu ou à mon prochain, sans prendre toute la mesure des conséquences pour l'autre. "Moi avant tout", plutôt que "l'autre avant tout". Je ne suis pas sûr de vouloir aller dans cette voie.

Je me suis aussi senti en décalage avec toutes les critiques véhémentes que j'ai pu entendre sur l'Eglise, qui n'a rien compris, qui devrait intégrer les sciences humaines (mais lesquelles ?), qui devrait accepter les femmes à la prêtrise, qui devrait abolir le célibat, etc. Autant de critiques souvent fondées (bien qu'elles concernent peu l'Eglise à laquelle j'appartiens) mais qui m'ont fatigué ce WE. A force de prendre plaisir à critiquer, et de nous donner bonne conscience, on finit par générer des sentiments négatifs pas très constructifs. Personne, sinon Dieu, ne peut prétendre détenir la vérité, et peut-être devrions-nous faire preuve de plus d'humilité, moi y compris ! Quoiqu'il en soit, ce que dont j'ai besoin en ce moment, ce n'est pas de me gargariser la tête avec des idées, même théologiques, ou de prendre conscience des blessures de mon enfance, mais c'est de prier, d'avoir un tête à tête avec le Seigneur, de me laisser porter par Son amour et de Lui faire confiance.

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