vendredi, novembre 5

Les évêques catholiques inquiets à la perspective de ne plus pouvoir s'exprimer librement sur l'homosexualité



Depuis jeudi et jusque mardi prochain, les évêques de France sont réunis dans les sanctuaires de Lourdes pour leur assemblée plénière. Dans son discours d'ouverture Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la Conférence des évêques de France, a formulé plusieurs mises en garde.
Le coup de crosse le plus vif concerne le projet de loi que le garde des Sceaux, Dominique Perben, devrait défendre à l'Assemblée nationale au début de décembre «contre les propos discriminatoires à caractère sexiste ou homophobe». Il y voit un danger pour la démocratie, sans seulement vouloir protéger le jugement moral de l'Église catholique sur l'homosexualité, taxé a priori d'homophobie comme le fut Rocco Buttiglione, catholique italien pressenti pour être commissaire européen, mais qui, pour avoir qualifié l'homosexualité de «péché», dut être écarté, la semaine dernière.
Premier argument : les délits ou crimes contre des personnes homosexuelles sont déjà sanctionnés par le Code pénal ; il n'y a donc pas de vide juridique. «Il est inutile d'ajouter de la loi à la loi», plaide Mgr Ricard.
Deuxième argument : la définition d'un propos homophobe est imprécise, voire subjective. «Sera-t-il encore possible de dire qu'on ne met pas sur le même plan hétérosexualité et homosexualité ?» , s'interroge Mgr Ricard pour qui «ces questions sont trop graves pour qu'elles ne soient pas largement débattues».
Dernier argument : après la loi sur les signes religieux, le champ des libertés pourrait encore être ainsi rogné. Refusant de mobiliser un «lobby catho» contre un «lobby gay», Mgr Ricard précise : «Nous ne défendons pas simplement la possibilité de l'Église catholique de s'exprimer, mais la liberté d'expression de tous dans une société vraiment démocratique.»

L'Eglise catholique n'est décidément pas à court d'argument quand il s'agit de pouvoir continuer exprimer des propos discriminatoires. Personne n'a jamais dit que l'homosexualité et l'hétérosexualité c'est la même chose. Mais de là à justifier les discriminations liées à l'orientation sexuelle et à accuser les gays de la décadence de notre société (ce dont ne se prive pas Tony Anatrella)...

Source: Le Figaro.fr

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Attend: l'évêque de Calgary au Canada a comparé l'homosexualité avec la prostitution et le viol, toutes de choses qu'il estime que la société a raison d'interdire. Les associations gay canadiennes lui ont collé un procès pour diffamation et injure. Mais lui aussi s'en tape et se réclame de la liberté d'expression.