lundi, février 28

Des manifestants homosexuels et féministes perturbent la messe à Notre-Dame


Dans mon post du 23/02/2005, j'avais évoqué la parution d'un livre du pape, intitulé Mémoire et identité, où le mariage homosexuel est qualifié de "composante d'une idéologie du mal". Il y dénonce aussi l'IVG en osant une comparaison avec la Shoah. Bien que ces propos ne soient pas nouveaux ni étonnants de la part d'un dignitaire de l'Eglise catholique romaine, ils ont provoqué la colère d'une quinzaine de militants des 2 associations féministes et gays: Les Furieuses Fallopes et Les Panthères Roses, qui se définit comme un "réseau de pédégouines énervées par l’ordre moral, le patriarcat, le sexisme, le racisme, le tout-sécuritaire,les régressions sociales et tout ça". Ils n'ont pas hésité à interrompre la messe célébrée à l’Église Notre-Dame à Paris, hier, dimanche 27 février. Avant de se faire expulser par des vigiles et des fidèles, ils ont brandi des pancartes en criant les slogans «En comparant la Shoah à l'IVG le Vatican minimise un crime contre l'humanité», « L'IVG c'est un droit, le Vatican n'y touchera pas», «Nous sommes le diable, nous en sommes fières, gouines et pédés en colère».

Je ne sais que penser de ce type d'activisme, qui s'apparente aux méthodes d' Act Up. Je ne suis pas sûr que ce soit très productif.Je suis gêné en tant que chrétien de voir qu'une messe puisse être récupérée à des fins politiques. Je trouve aussi facile de perturber ainsi le recueillement des fidèles et de se payer une publicité à moindres frais. Mais ce genre d'action se produirait-elle si l'Eglise du pape respectait les droits des gays et lesbiennes et les associait à la vie de l'Eglise ? C'est tout juste si elle accepte de dire qu'une personne a une "tendance" homosexuelle ! Aucun espace officiel dans cette Eglise ne donne la parole aux homosexuel-les qui s'assument comme tel-le-s. Elle ne les accepte que discrets, honteux et abstinents... Il n'est donc pas étonnant de voir la Parole s'exprimer de façon violente. Regrettable, sans doute. Mais compréhensible.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Comparer l'avortement et la Shoah est inacceptable mais le pape ne l'a jamais fait! Son raisonnement est bien plus subtil (les médias, par manque de temps, lisent toujours trop vite). En fait, il s'interrogeait sur un problème classique en philosophie politique: est-ce que les lois humaines, même votées démocratiquement, peuvent-elles être illégitimes, voire en contradiction avec l'éthique. La réponse est bien sûr négative et il cite les deux exemples (Shoah avec Hitler venu démocratiquement au pouvoir et l'avortement légalisé). C'est tout.

Jean-Marc a dit…

OK il n'assimile pas l'IVG à l'avortement mais mettre sur le même plan l'avortement et la Shoah, même si ce n'est qu'à titre d'exemple, c'est un peu fort non ?

Anonyme a dit…

Le commentaire d'Etienne est intéressant : effectivement quelques phrases sorties de leur contexte peuvent faire contre-sens (celles du pape comme celles de n'importe qui). Il faudrait voir dans le texte, ce que je n'ai pas fait...
Jean-Yves

Jean-Marc a dit…

Libé dit ceci à propos du livre en question:
"Jean Paul II y explique qu'un «Parlement régulièrement élu a porté Hitler au pouvoir et ouvert la route pour la mise en oeuvre de la Solution finale. (...) C'est dans cette perspective que nous devons nous interroger sur certains choix législatifs», écrit-il à propos des lois autorisant l'avortement. "

Anonyme a dit…

Donc le raisonnement de Wojtola est en gros; l'exemple d'Hitler montre que toutes les décisions d'un parlement régulièrement élu ne sont pas forcément justes. non?

Jean-Marc a dit…

Oui, c'est comme ça que je le comprends. Autrement dit ce n'est pas parce qu'une loi est votée, même démocratiquement, qu'elle est bonne moralement.

georges a dit…

«En comparant la Shoah à l'IVG le Vatican minimise un crime contre l'humanité»

Oui, c'est vrai. Les deux sont pas vraiment comparables. L'avortement a tué 35 millions de personnes depuis 1973, tandis que la Shoah seulement 5,1 millions, soit seulement 7 fois moins.