mardi, mai 17

1ère journée mondiale contre l'homophobie



C'est aujourd'hui qu'a lieu la première journée mondiale contre l'homophobie. Il s'agit d'une initiative de Louis-Georges Tin, auteur du Dictionnaire de l’homophobie. C'est le 17 mai qui a été choisi car c’est le 17 mai 1990 que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a supprimé l’homosexualité de la liste des maladies mentales. L’initiative est relayée dans près de 30 pays, du Canada à la Corée, en passant par le Mexique, l’Ouganda, l’Inde et le Liban.La journée mondiale est aussi soutenue par des associations internationales comme l’International Lesbian and Gay Association (Ilga), la Coalition of African Lesbians, le World Congress of LGBT Jews ou l’Association européenne pour la défense des droits de l’homme. En France, de nombreux évènements sont organisés: débats, expositions, concerts, spectacles, émissions de télé et de radio, projections de films, etc.

Profitons-en pour prier pour les victimes de l'homophobie. Pour ceux qui sont morts, ceux qui subissent des violences physiques et morales, et aussi pour les gays et lesbiennes qui sont homophobes envers eux-mêmes.N'oublions pas non plus de prier pour nos "ennemis" homophobes comme Jésus Lui-même nous l'a demandé.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Voilà une petite histoire ordinaire. Vendredi 13 mai mon ami et moi nous nous sommes pacsés. Petit enregistrement dans un tout petit bureau du Tribunal d'Instance d'une ville d'importance moyenne de Normandie, rien à voir avec la salle des fêtes d'une mairie ! Nous sommes tombés sur une greffière sympa. Au boulot - je travaille dans le public - heureuse surprise : une circulaire de 2001 me donne royalement 5 jours de congés pour mon pacs. J'en parle à mes collègues. Deux sont vertes de jalousie. L'une d'elle, d'une jalousie maladive et qui n'aime pas les arabes, les homos trop visibles etc... lâche un : "C'est pas normal. Le mariage et le pacs, c'est pas la même chose". Elle boude le pot que j'ai organisé pour fêter mon pacs. Ma responsable me lance des confettis. Tout est presque rose !
Lundi 16 mai : grève. Mardi 17 mai : Journée mondiale contre l'homophobie. Je reçois ce courriel de ma responsable : " La circulaire (bla bla) vous accorde pour votre PACS 5 jours de congés. Par contre, pour des nécessités de service, ils ne sont pas cumulables avec vos congés d'été." Sec comme un coup de feu ce courriel. Elle n'a pas du digérer mes petits gâteaux ou le cidre. Moi j'ai un poids à l'estomac, la tête qui tourne etc...Cette restriction abusive, je la prends comme un coup de poignard dans le dos. Ce n'est presque rien, juste une impression étrange. Suis-je trop susceptible ? Il y a bien pire. L'incendiaire de "pédé" relâché au bout de quelques mois, simplement soumis à un contrôle judiciaire. Sa victime désabusée, écoeurée. Ils ont bien choisi leur moment les magistrats : un 17 mai presqu'ordinaire ! Un mardi de petites et de grandes peines !

Jean-Marc a dit…

Félicitations, Philip, pour ton PACS !
Ce serait intéressant de voir si le rappel des règles de non cumul est fait également pour les pacsés hétéros.
Pour ce qui est de l'incendiaire, il semble qu'il n'y ait pas de preuve contre lui.

Anonyme a dit…

Bonjour Jean-Marc

Merci pour ta réaction.
J'ai fait la connaissance d'une jeune femme qui travaille à la DRH de l'établissement public où je travaille :
- elle est contractuelle depuis plus de quatre ans, comme moi.
- elle a eu droit à cinq jours de congés pour son mariage, comme moi.
- mais elle a pu cumuler ces congés exceptionnels avec ses congés d'été, moi pas, du moins pour le moment car je ne peux me résoudre à accepter qu'on minore un droit que l'Etat m'accorde. Je me renseigne auprès de mon syndicat avant de réagir. Je ne suis pas con, derrière la langue de bois : "nécessités du service", il y a bel et bien un jugement de valeur sur l'opportunité du droit qui m'est reconnu en tant qu'homosexuel pacsé. C'est une manière de procéder très subtile mais en ce qui me concerne elle a fait mouche. Je me sens diminué, comme gommé. La blessure est bel et bien là. A dire vrai, ayant déjà 11 semaines (et oui !) de congés payés - je suis à 37 heures - ces 5 jours, c'est vraiment la cerise sur le gâteau ! Si je pouvais les donner à mon ami qui n'a que 5 semaines ! C'est l'acte de descrimination que je dénonce et uniquement cela. J'ai bien conscience qu'au travers de ma "petite personne", c'est toute une catégorie de personnes qui est visée. Wait and see ! Ma soeur m'a conseillé de m'écraser car je suis un travailleur précaire. Mes parents, lorsque je leur ai annoncé au téléphone que David et moi nous nous étions pacsés vendredi dernier m'ont opposé un silence hostile puis un ton lugubre comme si je leur annonçais la pire des nouvelles qui soit. A partir de ce moment, ils n'ont bien voulu rester en ligne que l'espace d'une toute petite minute ! Ils ont pourtant eu tout le temps de connaître David en 7 ans ! Avant cette annonce ils étaient pourtant bien bavards pour me parler en long et en large du mari plus que charmant de ma cousine, qui lui, est le gendre rêvé : sportif, ingénieur au CNRS, cadre à l'IFREMER etc. 15 minutes et impossible d'en placer une ! Au fait, c'est de leur mariage que David et moi nous avions été exclus par mes parents il y a quelques années. J'ai courbé l'échine devant la sacro-sainte autorité parentale. J'en connais un qui a dit un jour : "qui sont mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs, si ce n'est ceux qui sont en communion d'Esprit avec moi ?" un certain Jésus. Jésus le désavoué. Le problème avec la Famille, c'est qu'elle ne nous choisit pas et qu'on ne la choisit pas. Au fait, les relations avec sa famille devaient être bien fraiches pour que Jésus oppose à sa mère aux noces de Cana "Que me veux tu, femme !". Vos parents peuvent vous faire les pires crasses, vous désavouer, vous renier, etc. ils n'en restent pas moins vos parents, faillibles mais la chair de votre chair, le sang de votre sang. Et qu vous le vouliez ou non, au nom des sacro-saints liens du sang, ils vous collent pire qu'une merde au cul ! Je suis vulgaire mais çà fait du bien. Certains gays se retrouveront peut-être dans ces propos. Le PACS a été fait pour les protéger de la conduite déplorable de certaines familles. Mes parents n'en sont pas là. Ils se disent/croient "ouverts" dénonçant volontier l'intolérance de certains parents, mais dans la pratiques... Tiens, ils me rappellent volontier les parents de l'ex-petite amie de Nat dans "Six feet under" avec le panache en moins ! Cher Jean-Marc, je crois que tu tiens là l'illustration parfaite des blessures grandes et petites qu'inflige une homophobie qui n'ose pas afficher son hideux masque mais qui est au quotidien, dans les cercles les plus intimes, aussi dévastatrice qu'un banal : "sale pédé !". La croix est parfois bien difficile à porter ! Merci de ton écoute.

Anonyme a dit…

Cher Jean-Marc,
Je viens de réaliser en me relisant que j'avais fait pas mal de fautes. So sorry !
Je te conseille un ouvrage digne d'intérêt : "Parler du Christ" d'André Gounelle.

Anonyme a dit…

Cher Jean-Marc

Ma mauvaise humeur est passée. Je t'offre une petite réflexion sur la notion de Conscience. Voilà ce que j'ai écrit à mes amis unitariens : "Rebonsoir à toutes et tous,

J’espère ne pas trop vous avoir choqués avec mon billet de mauvaise humeur mais il n’y a rien de tel pour me mettre en rogne que le sentiment d’être jugé « illégitime », indigne en raison du simple fait que je suis gay. Ce n’est pas un choix de vie. On ne devient pas « gay», on l’est depuis toujours. Par contre là où le choix opère éventuellement c’est au niveau de l’acceptation ou du déni de ce que l’on est pour une bonne part. La contrainte sociale oriente plus ou moins ce choix de s’assumer ou pas. Mais même lorsqu’on décide de s’assumer socialement pour tenter de donner un semblant d’équilibre à sa vie il arrive que l’on soit confronté à la violence du refus d’autrui de vous RE-CON-NAITRE tel que vous êtes, dans toute votre complexité, dans vos forces et vos faiblesses. Reconnaître son prochain dans ses identités n’est-ce pas d’une certaine manière non seulement le faire naître à son être entier mais aussi naître soi-même à des aspects de son être ignorés jusqu’alors ?
Le but d’une existence accomplie n’est-il pas au fond de glaner le moindre épis de blé des aspects de notre être pour en faire une belle gerbe ?
J’ai été véritablement saisi dimanche dernier par la visite de la maison de retraite où est placée la grand-mère de mon ami. J’ai déjà du vous en parler. J’ai eu le sentiment de voir une sorte de maternelle à l’envers. Il n’est peut-être pas si innocent que cela de faire se rencontrer parfois les personnes âgées et de tout jeunes enfants. La Conscience appartient-elle en propre à chaque être humain ? Ce Verbe, ( ?) ne nous est-Il pas confié en dépôt le temps d’une courte existence ? N’est-elle pas cette sorte de flux qui lentement croît en l’être (les tout jeunes enfants) comme une vague venant caresser le sable d’une plage, puis, le crépuscule de l’existence venant, se retire peu à peu (les personnes âgées), telle la vague retournant vers le large ? Alors riche ou pauvre, gay ou hétéro, blanc ou noir etc. un jour, que nous le voulions ou non, le Verbe se retire de nos vies, riche du limon de nos expériences. Les gerbes sont déliées et les épis de blé emportés. Cela m’évoque un logion de l’Evangile selon Thomas :
« Jésus a dit : L’homme vieux dans ses jours n’hésitera pas à interroger un tout petit enfant de sept jours au sujet du lieu de la Vie, et il vivra, (…) » …
Philip " Cordialement.

Anonyme a dit…

Et les amis unitariens t'assurent de leur soutien , de leur amitié et d'un soutien qui ne saurait faillir.
Je ne reconnais pas un "christianisme" qui encourage, soutient ou justifie la discrimination envers les homosexuels.

Ce "christianisme" là est totalement déconnecté des enseignements de Jésus.

Nous sommes de la même humanité, de la même pâte et l'étincelle divine brille au travers de chacun de nous, cette étincelle nous avons besoin d'apprendre à la reconnaitre.

Anonyme a dit…

merci pour votre message. Il me va droit au coeur.
Philip.

Jean-Marc a dit…

L'homophobie a sans doute beaucoup reculé dans les occidentaux. Mais il reste beaucoup de chemin à parcourir. A nous de nous engager dans cette lutte pour plus de justice, sans pour autant répondre à la violence par la violence. Pas évident !