mardi, juin 28

Les chrétiens LGBT pas assez fiers ?

Samedi dernier, j'ai défilé à la Marche des Fiertés avec d'autres gays et lesbiennes de ma paroisse (devinez laquelle !). On s'était donné comme point de RDV le char de David et Jonathan. On pouvait y lire "aimons-nous les uns les autres" et "David et Jonathan- chrétiens gays". Pas d'autres références chrétiennes. Pas de banderoles d'églises inclusives, et pour cause ! La musique était semblable à celle des autres chars, et aucune symbolique n'était présente sur le char qui aurait pu amener les spectateurs à réfléchir. Je trouve ça un peu dommage, surtout si je compare çà ce qui se passe aux Etats-Unis. Là-bas, certains diocèses et églises épiscopaliens/anglicans défilent avec banderoles, chars et messes spécifiques pour la Gay Pride ! Et des évêques, prêtres et moines défilent aussi! Oui, vous avez bien lu ! Alors à quand la même chose en France ?

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Jean-Marc!

Pour compléter ta réfléxion: pendant plusieurs années le CCL faisait la gay pride avec un char comportant une grande croix et un tissu de toutes les couleurs. Cela fait deux ou trois ans qu'ils ont arrêté, je ne sais pourquoi, par contre ils sont souvent dans le défilé à distribuer des tracs.

amicalement,
Brigitte de Paris

Jean-Marc a dit…

Dommage qu'on ne les ait pas vus cette année, ni le MCC d'ailleurs :)

Anonyme a dit…

Quelqu'un a écrit dans mon blogue: "les chrétiens ne devraient pas s'associer à une quelconque fierté puisque l'humilité est une vertu chrétienne essentielle". Evidemment, ce visiteur n'a rien compris ou a raté l'essentiel. Mais je crois qu'il faut tout de même tenir compte de ce genre d'avis pour expliquer en quoi la "fierté gay" n'est pas la même que la fierté de ceux qui se sentent supérieurs aux autres et les méprisent (la fierté telle que l'évangile la condamne).

Jean-Marc a dit…

Oui, c'est une question d'estime de soi et non un sentiment de supériorité.

Anonyme a dit…

Mouais... Dire qu'on est inclusif, c'est déjà être exclusive d'une certaine façon, non? :op
Pour moi, l'Eglise ne peut qu'être apostolique et catholique ( dans son sens premier, ie *universelle*). Si elle est inclusive, elle n'est plus universelle!

Anonyme a dit…

J'ai pas tout compris là: "inclusif" (qui accueille tout le monde) est une forme d'exclusion? On serait plus universel quand on ferme la porte à certaines personnes? Il faudra qu'on m'explique... Jean-Marc, t'as compris, toi?

Anonyme a dit…

catholorenzo> Lorsqu'une église ferme la porte à certaines personnes, elle ne peut plus être catholique, ie universelle. ça c'est un fait.
Quand on parle d'inclusivité dans ce contexte, on sous-entend ouverte aux minorités sexuelles et donc le risque de communitarisme n'est jamais loin. C'est pour ça que j'ai dit que cette histoire d'inclusivité pouvait être une forme subtile "d'exclusivité"
En ce qui me concerne, je préfère rester dans l'église catholique (romaine) et lutter de l'intérieur pour qu'elle soit réellement catholique. Je préfère prier avec des gens de toutes sortes (blacks, beurs, homophobes, gauchiste etc) plutôt que je prier qu'avec des gens qui pensent comme moi. Je suis idéaliste: je crois que la communion est possible, que nous pouvons communier par-delà les différences. Avec la communion, nous avons la possibilité d'aider les gens à surmonter leurs préjugés.

Jean-Marc a dit…

Prier à l'Eglise avec des beurs, ca existe ça ?
Plus sérieusement, la notion d'inclusivité signifie qu'on accueille tout le monde comme le Christ, quelque soit son sexe, âge, orientation sexuelle, etc. On ne peut pas dire que beaucoup d'églises soient accueillantes vis-à-vis des gays, en tout cas ceux qui ne se cachent pas et qui ont des relation sexuelles assumées. Le résumé du catéchisme de l'ECR ne vient-il pas de le rappeler: les actes homosexuels seraient l'expression du vice et le luxuren et gravement contraires à la chasteté. Etrange façon d'accueillir les gays, non ?

Anonyme a dit…

Oui, Jean-Marc, je trouve aussi que c'est une drôle d'interprétation du mot "catholique" que de dire que le plus grand danger pour l'universalité c'est la diversité. Je suis d'ailleurs étonné que "universel" suggère parfois le sens de "uniforme".
Il me semble, au contraire, que le fondement de l'universalité catholique (telle qu'elle le dit elle-même), c'est justement de faire l'unité dans la diversité. Et plus la diversité est grande, plus l'Eglise est universelle, écrit-elle souvent. L'unité, pas dans l'uniformité.
De plus, l'inclusivité de l'Eglise fait partie de sa doctrine de base, avec la différence des langues, des liturgies, des nationalités, des spiritualités.
Ce que les gay demandent, ce n'est pas que l'Eglise deviennent tout à coup inclusive (puisque c'est son essence même) mais qu'elle étende cette inclusivité à eux aussi. En fait, ils lui reprochent justement d'être "exclusive".
Pour paraphraser le Christ: il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père, et je ne vous oblige pas à vivre tous dans la même. Je fais aussi remarquer que toutes les Eglises qui confessent le crédo de Nicée-Constantinople (l'Eglise "une, sainte, catholique et apostolique"), qu'elles soient catholiques, orthodoxes, protestantes, anglicanes, ont toute une histoire d'accueil (d'inclusivité) de la diversité d'origines, de cultures, de nationalités qui est tout à leur honneur.
Le mot "inclusif" est un des plus beaux et des plus chrétiens que je connaisse. Inclure, c'est faire une place à ma table, c'est dire à quelqu'un "tu fais partie de mon groupe", c'est signifier "tu es chez moi comme chez toi". Et au contraire, le mot "exclusion" est un des plus affreux de la langue française.
Je ne vois pas bien comment l'inclusivité pourrait être un danger pour l'Eglise, alors que c'est sa vocation même: "de toutes les nations, faites des disciples".