

Il me reste maintenant à continuer à vivre de cette joie, fruit de l'Esprit. C'est là le "travail" de toute une vie. Souvent j'oublie ce que Dieu a fait et continue de faire pour moi. Il est bon d'avoir des moments privilégiés dans l'année où nous en reprenons conscience. C'est toute la pédagogie de l'Eglise. Mais, en fait, c'est tous les jours que nous devrions laisser la mort et la resurrection du Christ faire son oeuvre en nous. L'Eucharistie est un moment particulièrement propice à cette remémoration.
Il m'est d'ailleurs arrivé quelque chose de curieux qui est peut-être lié à ce processus de mort/resurrection. Le soir, j'ai téléphoné à un frère en Christ que j'avais un peu perdu de vue. Nous étions entré en contact il y a environ un an, alors qu'il faisait son coming out. Je me suis tout de suite senti proche de lui car il est charismatique comme moi. Pourtant, je sentais ces derniers temps une certain réticence à me parler. Au téléphone, j'ai trouvé méfiant. J'en ignore la véritable raison. Je sais qu'il a souffert de son passé de charismatique et il semble réticent à tout ce qui lui rappelle ce passé. En discutant le dimanche de Pâques avec lui, il m'a renvoyé l'image de quelqu'un de manipulateur, qui essayait de lui mettre la pression. En fait, je l'invitais à ne pas rester seul comme chrétien et à se lier à d'autres. Je lui offrais aussi un effet miroir en reformulant parfois ce qu'il me disait, ce qui a eu le don de l'agacer. Mais je n'ai pas d'agenda sur lui, et j'ai trouvé son attitude curieuse. Ca m'a profondément blessé. Je l'ai trouvé dur avec moi. Je lui ai dit et notre conversation s'est arrêtée là. J'ai dû me rendre à l'évidence: il n'avait pas envie de développer une relation amicale ni même fraternelle avec moi ! Ce fut ma petite mort de Pâques. Elle m'a révélé combien je peux parfois me sentir vulnérable. Heureusement, je crois que tout peut renaître et, s'il me lit, j'aimerais qu'il sache que je continue à lui laisser une place dans mon coeur pour le jour où il sera prêt à m'ouvrir le sien. Car, qu'il le veuille ou non, nous sommes tous les deux frères en Christ puisque fils du même Père.
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