samedi, février 25

Au Nigéria, l'Eglise anglicane soutient la nouvelle législation homophobe

La Communion Anglicane, qui fédère l'ensemble des Eglises anglicanes des différentes pays, est profondément divisée sur la question gay. Alors que l'Eglise américaine (épiscopale) et celle du Canada autorisent l'ordination de prêtres et évêques gay ou lesbiennes, et parfois les bénédictions d'unions de même sexe, d'autres se montrent fermées à toute évolution et continuent à diaboliser les homosexuel(e)s au point de soutenir dans certains pays les lois qui leur refusent les droits les plus élémentaires.

Parmi ces églises opposées aux LGBT , figure en bonne place celle du Nigéria, pays comportant le plus grand nombre d'anglicans dans le monde. Son primat, l'archevêque Peter Akinola, est connu pour ses prises de positions homophobes et insultantes. Il accuse les Eglises américaines et canadiennes de ne pas se soumettre aux recommandations de la Communion Anglicane, mais il est lui-même sourd à celles lui demandant de dialoguer avec les LGBT et lui interdisant de leur porter atteinte. Lors d'une réunion en février dernier, les Primats des 38 Provinces constituant la Communion Anglicane ont fait une déclaration unanime:
"The victimization or diminishment of human beings whose affections happen to be ordered towards people of the same sex is anathema to us."
. Malgré cette déclaration, Akinola soutient la nouvelle législation homophobe de son pays qui, non seulement criminalise les mariages de même sexe, mais interdise également aux citoyens gay de se rassembler et de s'opposer au gouvernement. Cette loi porte aussi un coup à la liberté de la presse et à la liberté religieuse en autorisant le gouvernement du Nigéria à poursuivre les journaux faisant de la publicité pour les associations homosexuelles ou pour les organisations religieuses autorisant les unions de même sexe. Toute personne soutenant, manifestant, se réunissant, faisant de la publicité ou montrant en public, des relations de même sexe, directement, indirectement, ou par tout autre moyen, risque 5 ans de prison. Cette législation enfreint les articles 18-20 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Hommse.

Le soutien d'Akinola à cette législation est d'autant plus grave qu'il est le membre le plus influent d'une alliance mondiale d'évêques et théologiens conservateurs anglicans,soutenus généreusement pas des fondations et donateurs individuels qui cherchent à expulser ceux qui s'opposent à eux, particulièrement l'Eglise Episcopale et l'Eglise anglicane du Canada. On peut imaginer le pire si cette alliance parvient un jour. Peut-être qu'une législation homophone similaire figurera alors sur l'agenda de la droite religieuse aux Etats-Unis...

Il est triste et scandaleux que peu de voix dans l'Eglise s'élèvent contre ces lois liberticites. La consécration de Gene Robinson, évêque ouvertement gay, avait soulevé un tollé en 2003, et continue de susciter de vives réactions. Mais quand il s'agit de lutter contre l'atteinte des droits élémentaires des gays et lesbiennes, plus personne ! Seuls quelques personnalités anglicanes courageuses se sont exprimées. Ainsi, Mgr John Chane, évêque (épiscopalien) de Washington, a rédigé un article intitulé "A Gospel of Intolerance" dans le Washington Post.

J'ai honte que l'Eglise Episcopale dont je suis membre fasse encore partie d'une fédération d'Eglises (la Communion Anglicanes) où certains s'autorisent à lutter contre les droits des LGBT. Mieux vaut un bon schisme à l'injustice, non ?

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Jean-Marc,
Tu connais mon authentique désir d'unité si cher à notre Seigneur!
Par définition, je ne peux pas dire "un schisme est bon", du moins dans l'absolu.
Nous devons tout faire pour éviter les rutptures, car il est plus facile de se séparer que de se réconcilier...le plus vieux schisme date de 1054 et nous ne sommes pas encore réconciliés...
je sais bien qu'il faut avoir aussi les pieds sur terre et que malheureusement il faut parfois en arriver là pour (sur)vivre...
Dans mes activités syndicales, je prône toujours le dialogue jusq'u'au bout. Alors, essayons de nous supporter (dans le sens français) différents et privilégions la voie du dialogue, qui puise sa force dans la prière.
Bien à vous

Anonyme a dit…

Disons que je suis d'avis qu'il y a des gens avec qui on ne peut pas être d'accord...et qu'il faut le leur faire comprendre...

Anonyme a dit…

si on ne vous reçoit pas quand vous venez en mon nom ;secouez la poussiere de vos sandales et partez de cette ville......parfois il n y a pas dautre solution;cela devient une question de simple survie.....
XTIAN

Jean-Marc a dit…

Vaste débat ! Il est certain que l'unité est préférable à la division. Mais quel intérêt d'être uni à une Eglise qui pratique l'exclusion? N'est-ce pas un contre témoignage ? Dès le début, l'Eglise a été divisée par de multiples hérésies. Je ne crois pas que l'unité institutionnelle soit possible sur cette terre. Pour moi, l'unité se fait au délà des institutions.

Anonyme a dit…

Saturday, 25 February 2006

Washington bishop criticises Akinola

The Washington Post carries this article by John Chane Bishop of Washington, "A Gospel of Intolerance", which will appear in the Sunday edition of the newspaper. It is strongly critical of Archbishop Akinola:

"…Archbishop Peter J. Akinola, primate of the Church of Nigeria and leader of the conservative wing of the communion, recently threw his prestige and resources behind a new law that criminalizes same-sex marriage in his country and denies gay citizens the freedoms to assemble and petition their government.

The law also infringes upon press and religious freedom by authorizing Nigeria’s government to prosecute newspapers that publicize same-sex associations and religious organizations that permit same-sex unions…

… Surprisingly, few voices — Anglican or otherwise — have been raised in opposition to the archbishop.

When I compare this silence with the cacophony that followed the Episcopal Church’s decision to consecrate the Rt. Rev. Gene Robinson, a gay man who lives openly with his partner, as the bishop of New Hampshire, I am compelled to ask whether the global Christian community has lost not only its backbone but its moral bearings.

Have we become so cowed by the periodic eruptions about the decadent West that Archbishop Akinola and his allies issue that we are no longer willing to name an injustice when we see one?…"

Anonyme a dit…

tout a fait d accord si la foi devient un acte de faiblesse devant la force brutale et l injustice alors notre foi ne vaut rien...le christ n etait pas tendre avec ces oiseaux la meme s il laissait toute porte ouverte au changement de la personne(et l institution n est pas la personne)
XTIAN

Anonyme a dit…

L'Eglise Anglicane est, d'après ce que j'en sais, découpée en 38 provinces/archevechés indépendants et l'un de ses leaders a des positions détestables du point de vue de l'éthique.

C'est aussi une épreuve pour la Communion Anglicane qui ne souhaite pas des positions "tranchées",

Ce leader religieux est - dans son pays - sous la pression des violences ethniques et religieuses, dans les provinces du Nord du Nigeria on applique la charia à la lettre. (execution des femmes accusées d'adultère ...)

C'est un tout, si on voyait cela d'un point de vue politique on dirait qu'ils sacrifient les droits de l'homme au maintien des avantages d'une paix provisoire.

Au vu de son histoire, l'Occident n'a pas de leçon a donner. Si on se réfère aux accords de Munich.

"Ils avaient le choix entre le déshonneur et la guerre, ils ont choisi le déshonneur, ils auront aussi la guerre"
Winston Churchill

Je crois qu'il faut prier pour ceux qui ont choisi le déshonneur, qu'ils grandissent dans la vérité.